G. Le verbe

1. Voix

254) a) De nombreux verbes conjugués au moyen sont déponents, par exemple : ar- "se trouver", kis- "devenir", ki- "s'allonger".

b) Toutefois, on trouve aussi de vraies formes moyennes avec un usage semblable au grec, par exemple : nāishut ""tourne-toi", unattat "elle s'est parée" ; aussi le moyen réciproque : zahhiyawastati "nous voulons nous combattre", appantat "ils se sont saisis mutuellement", sarrandat "ils se sont séparés".

c) Cf. aussi irhāi- Act. "limiter", Moy. "se terminer", handāi- Act. "ajouter", Moy. "s'ajouter, résulter", zenna- Act. "finir", Moy. "se terminer", etc...

255) Occasionnellement, l'actif et le moyen coexistent sans différence perceptible : pahs- Act. et Moy. "protéger", sarra- Act. et Moy. "séparer, dépasser", huwa- (huya-) Act. et Moy. "fuir".

256) Le passif n'est pas très commun. Quelques verbes n'ont pas de forme passive, mais sont remplacés pas d'autres verbes (actifs ou déponents) de sens proche. Ainsi, on utilise pour le passif de kuen- "tuer" ak- "mourir", qui signifie aussi "être tué". Pour le passif de dāi- "asseoir, coucher", on se sert de ki- "être couché", pour le passif de sēr dāi- "poser" sēr tiya- "être dessus". Pour le passif de iya- "faire", on utilise kis- "devenir".

257) Les verbes transitifs ont parfois une utilisation intransitive : de maninku- "court ; proche", on construit selon §136 maninkuwahh- transitif "raccourcir", intransitif "être proche".

2. Usage du temps et du mode

258) Le hittite n'a pas de subjonctif ni d'optatif contrairement aux autres langues I.E. ; par contre, il n'a que deux temps simples comme les langues germaniques :

a) 1. Le présent est aussi utilisé pour le futur (uwami "je viens" et "je viendrais").

2. Il peut ressembler à l'impératif avec un sens futur dans les prières et les ordres : NINDA-an azzasteni wātarra ekutteni "vous ne mangerez que du pain et ne boirez que de l'eau (c.a.d. vous ne devez manger que du pain et ne boire que de l'eau)".

b) 1. Le prétérit est utilisé pour tous les temps du passé : hatrānun peut signifier "j'écrivais", "j'ai écrit" et "j'avais écrit".

2. Le prétérit peut aussi indiquer un état résultant : DINGIRLIM-is kisat "il est devenu un dieu (= il est mort maintenant)".

259) Les formes verbales mentionnées brièvement au §184 permettent une distinction plus précise :

a) 1. Le parfait et le plus-que-parfait sont exprimés de manière moderne au moyen de har(k)- "avoir" avec le Nom.-Acc. Sing. Neutr. du participe : parfait antuhsan kuinki parā huittiyan harmi "j'ai préféré un certain homme", ĜIŠGIGIR turiyan harweni "nous avons attelé le char", LÚMEŠ URUGasga kuit dān harkanzi "que les gens de Gasgas ont pris". Plus-que-parfait nu-mu dIŠTAR kanissan harta "et Ištar m'avait honoré", 300 GUŠKIN ishiyan harta "il avait imposé (comme tribut) 300 (shekels) d'or", nu-mu istamassan harkir "et ils avaient appris de moi".

2. De telles compositions existent aussi avec l'impératif : nu-mu stamanan lagān har(a)k "et garde l'oreille tendue vers moi", nu ŠA KÚR kuēs KASKALHI.A nas-za BĒL MADGALTI kappuwan hardu "et quelles que (soient) les routes de l'ennemi, le gouverneur doit les garder surveillées".

b) es- avec le participe peut exprimer deux choses :

1. Le participe du verbe transitif avec es- peut exprimer le parfait du passif : DUMU.MUNUS piyanza esta "une fille a été donnée", hurtantes esir "ils ont été maudits", lamniyan esdu "il doit être nommé", ĜIŠGIGIR iskiyan esdu "le char doit être oint".

2. Le participe du verbe intransitif avec es- exprime un état résultant d'une action : antuhsatar pān esta "la population était partie".

c) L'expression "commencer (se préparer) à faire quelque chose, envisager de faire quelque chose" est exprimée au moyen de dāi- "placer, mettre, poser", parfois de tiya- "avancer", avec le supin en -uwan d'un verbe généralement itératif : ERIN2MEŠ peskiwan tiyaweni "nous sommes prêts à donner régulièrement des troupes", EZENHI.A essuwan tiyanzi "ils se préparent à célébrer la fête", ŠU.GI kisat nas DINGIRLIM-is kikkissuwan dāis "il est devenu vieux et a commencé à devenir un dieu (c.a.d. il a dépéri)", ÉMEŠ-ŠUNU karipuwan dāir "ils ont commencé à abattre (lit. dévorer) leurs maisons", nu-mu asi memiyas teshaniskiwan tiyat "et la chose en question a commencé à venir vers moi régulièrement en rêve".

260) a) Là où l'on utilise "pas encore" avec un parfait, le hittite utilise toujours le présent avec nāwi "pas encore" : takku LÚ-as DUMU.MUNUS nāwi dāi nanza mimmai "si un homme n'a pas encore nommé une fille, il peut (encore) la rejeter", nu-wa 5 ANŠU.NITAMEŠ EĜIR-pa unnanzi unnanzi-ma-war-as nāwi "on conduira (drive on) encore les 5 ânes (jackasses), mais on ne les a pas encore conduits".

b) Là où l'on utilise "pas encore" avec un plus-que-parfait, le hittite utilise le prétérit simple avec nāwi : kuitman-za-kan ANA ĜIŠGU.ZA ABĪYA nāwi eshat nu-mu arahzenas KUR.KUR KÚR kururiyahhir "tant que je n'étais pas encore assis sur le trône de mon père, les pays ennemis voisins m'ont combattu".

261) a) Dans une proposition subordonnée itérative de sens passé, le présent peut être utilisé à la place de notre prétérit : kuwattas lahha-ma paizzi nu KÚR-an utnē kuttanit tar(ah)han harta "mais là où il est parti en campagne, il a pris les pays ennemis par le cou".

b) On trouve parfois aussi le présent à la place du prétérit dans la proposition principale :

1. dans une description claire : azzikanzi nat-za UL ispiyanzi akkuskanzi-ma nat-za UL hassikanzi "ils mangent et ne sont pas repus, ils boivent et n'apaisent pas leur soif" (dans un texte au prétérit et parallèle à la même phrase au prétérit : eter ne UL ispier ukuer-ma ne-za UL hassikkir "ils mangaient et n'étaient pas repus, ils buvaient et n'apaisaient pas leur soif").

2. Avec les verbes "dire" dans les textes vivants (présent historique) : huhhi-ssi pāit nu-ssi tarsikizzi "il alla vers son grand-père et lui parla".

262) a) Dans la correspondance, l'expéditeur peut se placer du point de vue du destinataire et utiliser le prétérit à la place du présent : kāsma-tta uiyanun halugatallan-min "regarde, je t'envoie (lit. je t'ai envoyé) mon messager".

b) De la même manière, le prétérit est utilisé en introduction des décrets royaux : LUGAL GAL Tabarna memista "le grand roi Tabarna a parlé".

263) a) L'impératif est utilisé en remplacement de l'optatif inexistant dans les prières : utnē māu sesdu "puisse le pays prospérer et être en paix", ANA DINGIRMEŠ ENMEŠ-YA ZI-anza namma war(a)sdu "par les dieux, mes seigneurs, puisse l'esprit s'apaiser de nouveau".

b) La 1. Pers. Sing. de l'impératif est un volontatif : piskellu "je veux toujours donner", agallu "je veux mourir", mais qui peut aussi être utilisé comme optatif : teshit uwallu "puissé-je voir en rêve".

c) La 1. Pers. Plur. cohortative a un usage formel comme les formes correspondantes de l'Indic. Prés. : ehu ANA dU ... DI-esni tiyaweni "allons! faisons un pas vers le dieu de l'orage", kinuna-wa ehu nu-wa zahhiyawastati nu-wa-nnas dU BELĪ DINAM hannau "mais maintenant, allons! nous voulons nous combattre, et le dieu de l'orage, mon seigneur, doit décider de notre litige".

264) a) Pour l'impératif négatif, on utilise "non!" (§280a) avec l'Ind. Prés. ; ainsi istamas "écoute!", mais lē istamasti "n'écoute pas!".

b) Par conséquent avec la 1. Pers. Sing. volontative : lē saggahhi "je ne veux pas savoir".

265) Pour exprimer le potentiel et l'irréel, il existe une particule spéciale man, qui se différencie le plus souvent, mais pas obligatoirement, par son écriture ma-an de la conjonction mān (ma-a-an) "si". Sur l'absence de nu à côté de man, cf. §310f.

266) man avec le présent représente un potentiel du présent : man-war-as-mu MUTĪ kisari "il pourrait devenir mon mari".

267) man avec le prétérit représente :

1. un potentiel du passé : man-ta-kkan É ABĪKA KUR-KA-ya UL arha dāir man-at damēdani kuedanikki pier "n'aurait-on pas pu t'enlever la maison de ton père et ta terre (et) les donner à un autre ?"

2. un irréel : man INA URUHayasa pāun-pat nu-za MU.KAM-za sēr tēpawessanza esta "je serais allé encore (-pat, §293c) vers Hayasa, mais l'année était devenue (trop) courte pour cela" (sur nu = "mais", cf. §313a), mān-us-kan mHuzziyas kuenta nu uttar isduwati "Hurriya les aurait tués, mais (§313a) la chose s'est su".

268) Le "presque" irréel est exprimé au moyen du verbe waggar- "manquer, rater" : nu-kan dHepadus suhhaz katta maussuwanzi waqqares "la déesse Hebat est presque tombée du toit" (lit. : elle a failli tomber).

3. Usage de l'itératif

269) L'itératif en -sk-, parfois en -ss- emprunté au luwite (§141), requiert encore une étude plus approfondie. Voici seulement quelques remarques en particulier :

a) Il désigne une action accomplie souvent répétée : ANA DINGIRLIM anda UD-at UD-at memiskizzi nu DINGIRLIM walliskizzi "il parle à la divinité jour après jour et célèbre chaque fois la divinité", MI-ti-ma MI-ti turiskizzi "nuit après nuit il (les) harnache", watar-ma-ssi KAS-si KAS-si-pat IŠTU 1 UPNI peskanzi "mais ils leur donnent à chaque fois de l'eau avec la mesure d'une main (handful)" (avant des actions uniques : hantezzi BAL-si uzuhrin UL pāi "les premières fois, il ne donne pas d'herbe"), nu-smas-kan SANGA ANA DIHI.A istarna teskiddu nu-smas DIHI.A punuskiddu "et le prêtre doit (dans tous les cas) à chaque fois assister aux procès et doit à chaque fois examiner leurs affaires", nu ne-es-um?-ni-li hatreski "écris-moi à chaque fois en hittite", nan-za turiskizzi "il peut le (un animal trouvé) garder pour lui (pendant plusieurs jours)" (mais sans itératif : UD.1.KAM turiyazi "il peut (le) garder (pendant) une journée").

b) On le trouve si une action uniforme de plusieurs sujets est accomplie : uskandu istamaskandu-ya "(tous les dieux) doivent surveiller et écouter", tuk-ma-wa DUMUMEŠ-KA mekkaus memiskanzi "celui à qui tout le monde attribue cependant beaucoup de fils", 1 LIM MULHI.A hukkiskanzi "les 1000 étoiles prêtent serment", kuis-pat-kan imma kuis DINGIRMEŠ-as ĜIŠkattaluzzi sarreskizzi "quiconque franchit le seuil des dieux".

c) Ou l'action peut s'appliquer à plusieurs objets : NINDAHI.A-ya kueus parsiyanneskit "et les pains qu'il a rompus (en petits morceaux)", halkis-wa mahhan NAM.LÚ.ULU3 GUD UDU huitarra hūman huisnuskizzi "comme le grain des gens, le boeuf, le mouton et tout le monde vivant viennent à la vie", nu-tta kuit memiskimi nu-mu DINGIRLUM istamanan har(a)k nat istamaski "(tout) ce que je te dis, ô divinité, tends l'oreille et écoute-le (tout)".

d) L'action peut aussi se composer de plusieurs actions particulières, par exemple être réalisée en plusieurs étapes : DUGhupuwaya hassi anda lahuskizzi DUGhupuwaya-ma tuwarniskizzi "(la prêtresse) remplit le récipient-hupuwaya (petit à petit) sur le fourneau, mais elle casse le récipient-hupuwaya (morceau par morceau)", kissan hukkiskizzi "il prête ainsi serment (dans ses différentes parties)", anniskimi kuin "que je réalise (en plusieurs étapes rituelles)".

e) De manière isolée, l'itératif peut aussi indiquer, non pas une action répétée, mais une action persistant dans le temps : MI-an hūmandan uzuhrin HÁD.DU.A azzikkanzi "toute la nuit, ils mangent du foin".

4. Usage des substantifs verbaux

a) Les constructions infinitives

270) Les infinitifs hittites et leur usage sont un sujet fréquemment étudié et fortement contesté. La présentation suivante suit le traitement le plus récent et le plus détaillé de Kammenhuber.

271) a) Ce que l'on appelait auparavant l'Infinitif 1 (en -uwar) est un substantif verbal. Celui-ci a une formation équivalente en -atar. Les deux constructions se répartissent ainsi : celle en -atar appartient principalement aux verbes racines à ablaut de la conjugaison-mi (appatar "saisie" de ep- "saisir", adatar "fait de manger" de ed- "manger", akkuwatar "fait de boire" de eku- "boire", kunatar "fait de tuer" de kuen- "tuer", uwatar "visite" de aus- "voir"), tandis que -uwar (Gén. -uwas, §185a) appartient aux autres verbes des conjugaisons-mi et -hi : nahhuwar "crainte, respect" de nahh- "craindre", wetummar "construction" de wete- "construire", gankuwar "accrochage, équilibrage, poids" de gank- "accrocher, équilibrer", etc...

b) Le substantif verbal n'est pas une construction verbale mais nominale : ANA KARAŠ uwatar iyanun "j'ai fait une visite à l'armée", LÚMEŠ KUR URUMizra-ma mahhan ŠA KUR URUAmka GUL-ahhuwar istamassanzi "mais alors que les gens d'Egypte entendent la défaite (lit. le coup) du pays Amka".

272) a) Les deux constructions du substantif verbal correspondent aux deux constructions de l'infinitif, l'un en -anna pour les verbes à ablaut de la conjugaison-mi (tiré du substantif verbal en -atar ; appelé autrefois Infinitif 2) : adanna "manger" de ed-, akuwanna "boire" de eku-, kunanna "tuer" de kuen-, uwanna "voir" de aus-, l'autre en -uwanzi pour les autres verbes des conjugaisons-mi et -hi (tiré du substantif verbal en -uwar ; appelé autrefois Supin 1).

b) Ces deux constructions sont complètement équivalentes et correspondent à des infinitifs au sens moderne où nous l'entendons : 1-as 1-an kunanna lē sanhanzi "l'un ne doit pas chercher à tuer l'autre" (à côté de nu-mu tepnumanzi san(a)hta "et il a cherché à m'humilier"), SANGA akuwanna wekzi "le prêtre exige de boire", nu-mu-za-kan MI.KAM-za walhuwanzi zikkir "ils se préparent à m'attaquer de nuit", AMARHI.A iyauwanzi zinnahhi "j'ai fini d'amener les veaux".

c) Noter ŠUŠI LUGALMEŠ siyawanzi tar(a)hta "il a mis 60 rois en échec au tir".

273) Le supin en -uwan (appelé autrefois Supin 2) se trouve seulement en association avec dāi- "placer, mettre" (ou avec tiya- "avancer") pour exprimer la notion "commencer à faire qqch" (§259c).

274) Il faut encore mentionner différentes constructions avec l'infinitif :

a) L'association du verbe es- "être" avec l'infinitif avec le sens de "telle chose doit être faite" : tuk-ma kī uttar ŠÀ-ta siyanna ishiull-a esdu "mais cette parole doit t'être placée dans le coeur et doit être une règle", NINDA.KUR4.RA parsiyawanzi NU.ĜÁL "il n'y a pas de pain à rompre", INA KUR URUAssuwa lahhiyawanzi esun "je devais faire campagne dans le pays Assuwa" (cf. anglais "I was to fight").

b) kisari "il devient" avec l'infinitif signifie "il est possible de faire qqch" : mān tuk-ma warissuwanzi UL kisari "s'il ne t'est pas possible d'aider".

275) a) Un accusatif peut être complément d'un infinitif, mais le hittite fait volontiers dépendre cet accusatif de l'infinitif en le plaçant comme objet du verbe principal, si ce dernier est actif : apās-ma-mu harkanna san(a)hta : "lit. : mais il m'a cherché pour abattre" (c.a.d. "il a cherché à m'abattre").

b) Si le verbe principal est passif ou est le verbe "être", le nom ou le pronom que nous interprétons comme objet de l'infinitif apparaît en hittite comme le sujet du verbe principal : MUNABTUM EĜIR-pa piyanna UL ara (ou MUNABTUM EĜIR SUM-anzi UL ara) "lit. : un réfugié n'(est) pas bien pour une extradition" (c.a.d. il n'est pas bien d'extrader un réfugié), nu-ssi GUD piyawanzi SIxSÁ-at "lit. : et un boeuf lui a été déterminé pour donner" (c.a.d. on a déterminé pour lui de donner un boeuf), mān URULUM kuiski ... ANA mUlmi-dU piyanna UL ZI-anza "lit. : si une ville n'est pas l'intention (du Soleil) à donner à U." (c.a.d. si l'intention (du Soleil) n'est pas alors de donner une ville à U." (URULUM kuiski est un nominatif !).

276) Dans ces constructions, l'infinitif est indifférent :

a) au temps ; il sert aussi bien pour le présent et le futur : DINGIRLUM-kan kuis ANA dUTUŠI tarnumanzi SIxSÁ-at "lit : la divinité, qui a été constatée à admettre le 'Soleil' (c.a.d. dont on a constaté qu'on doit la laisser au 'Soleil')" que pour le prétérit : DINGIRLUM-ma-kan kuis arha sarrumanzi SIxSÁ-at "lit : la divinité (l'image divine), qui a été constatée à briser (c.a.d. l'image divine dont on constaté qu'elle a été brisée)"

b) à la voix ; cf. le dernier exemple de a).

c) à la différence entre le causatif et le verbe de base : apās-ma-mu harkanna san(a)hta "lit : il me cherchait pour s'effondrer (c.a.d. il cherchait à m'abattre)" (hark- "s'effondrer" à la place de harganu- ou harnink- "abattre"), nas katta asanna kuit SIxSÁ-at nan katta asashun "lit. : et comme elle a été constatée à être assise (!), alors je l'ai assise" (es- "être assis" à la place de ases- "asseoir").

b) Le participe

277) a) Le participe hittite en -ant- est passif pour les verbes transitifs et actif-intransitif pour les verbes intransitifs. Ainsi il signifie d'une part kunant- "tué" (de kuen- "tuer"), appant- "saisi, recueilli" (de ep- "saisir"), dant- "pris" (de dā- "prendre"), sekkant- "su ; connu" (de sak- "savoir, connaître"), d'autre part pānt- "parti" (de pāi- "aller"), akkant- "mort" (de ak- "mourir"), tepawessant- "diminué" (de tepawes- "diminuer, se réduire"), huyant- "enfui" (de huya- "fuir").

b) Exceptionnellement, adant- et akuwant- ne signifient pas seulement "mangé" et "bu" (de ed- "manger" et eku- "boire"), mais aussi "ayant mangé" et "ayant bu" (de même que lat. pransus et potus, vieil-indien bhukta- et pīta-).

c) Le participe a parfois le sens d'un adjectif verbal : kappuwant- "compté" signifie aussi "dénombrable, peu".

278) Au sujet de l'expression du gérondif, cf. §186.